Communiqué de presse des Communistes de la Catalogne sur les attentats à Paris
Pendant des décennies, l’Impérialisme a suscité des sectes minoritaires qui ont encouragés des interprétations complètement dénaturalisées, bellicistes et sanguinaires sur l’Islam. L’impérialisme savait que grâce aux ressources économiques, ces sectes allaient se développer partout, en se nourrissant de la haine qui était semé par l’Impérialisme lui-même durant son expansion spoliatrice vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie. C’est comme cela que le capitalisme d’Occident a développé un ennemi global, un ennemi horrible, impitoyable, sanguinaire, poussé par une cause irrationnelle que la plupart de la population est incapable de combattre, et contre lequel personne ne pouvait pas nier à se positionner. Un ennemi qui vient substituer le vieil ogre soviétique qui était utilisé pendant des décennies comme un épouvantail. En fin de compte, la menace devait arriver au cœur des villes occidentales. Le djihadisme, c’est un monstre de l’Impérialisme.
Tous les attentats islamistes qui ont éclaboussé le monde avec malheur et douleur –et particulièrement les pays de majorité musulmane (au Nigéria, il y a eu 2000 morts dès le début d’année) – ont été utilisés comme un prétexte pour nourrir plus de guerres impérialistes et plus de limitations de droits et de libertés. Après chaque un des attentats et après chaque massacre attribué à l’islamisme extrémiste, les puissances impérialistes répondent toujours avec la même stratégie du choc et utilisent l’indignation pour faire basculer l’opinion publique en faveur de l’affrontement et de la violence qui prêche l’extrême droite, en favorisant une spirale de confrontation fanatique et dangereuse.
Les abominables crimes perpétrés le dernier 8 Janvier à Paris contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo et tous les événements atroces dérivés de ces crimes sont toujours très loin d’être analysés. Cependant, il ne fait pas de doute que le résultat c’est la déstabilisation pas seulement de l’État français, mais aussi de l’ensemble de l’Union Européenne et des équilibres du pouvoir international.
Du point de vue des communistes, l’interprétation de ces horribles évènements délivrée par les circuits officiels est en train d’instrumentaliser ce crime avec un triple objectif : favoriser un revirement de l’opinion publique européenne sur notre participation dans l’expansion militaire au Moyen-Orient ; favoriser une nouvelle restriction des libertés sur le prétexte de lutter contre la menace islamiste ; et surtout créer une fracture entre les minorités musulmanes et le reste de l’ensemble de la société européenne qui se révèle insurmontable. Le positionnement électoraliste du Front National, les attaques contre des commerces dirigés par des musulmans ou contre les mosquées en France, les manifestations racistes en Allemagne ou encore les déclarations incendiaires de M. Xavier Garcia Albiol (Maire de Badalona, Parti Populaire) montrent l’opportunité de cette attaque menée par l’extrême droite européenne qui développe son stratégie du « choc des civilisations ». Juste au moment où on attend l’espoir et le changement démocratique, et la contestation politique à la gestion néolibérale et à l’austéricide de la crise contre les couches populaires et la majorité des citoyens (au moins aux pays du sud et de la périphérie de l’Europe), ils agitent l’épouvantail, la haine i la peur.
C’est pour tout cela qu’on fait un appel à la classe ouvrière et aux forces démocratiques et progressistes a ne se laisser duper par le discours des médias sur ces évènements horribles et à approfondir sur les causes profondes de ces crimes complètement inadmissibles. On fait un appel à chercher la responsabilité de ces évènements dans l’Impérialisme qui a nourrit stratégiquement le terrorisme djihadiste comme l’exécuteur de ses intérêts les plus obscurs. On doit construire des ponts à tous les niveaux ver les communautés musulmanes de l’intérieur et de l’extérieur pour arrêter cette stratégie de confrontation qui ne favorise que les intérêts de l’Impérialisme. Il est plus que jamais nécessaire travailler pour la paix.
Pour les communistes, travailler pour la paix veut dire qu’il faut arrêter toute collaboration avec le régime sioniste d’Israël et avec les monarchies des Émirats Arabes et de l’Arabie Saoudite, les puissances régionales qui imposent un régime dictatorial à sa population et qui agissent de façon criminelle comme des gendarmes des intérêts d’Occident au Moyen-Orient. Pour nous, travailler pour la paix veut dire reconnaitre la souveraineté et l’exercice du droit de l’autodétermination pour l’ensemble des peuples spoliés par l’Impérialisme. Travailler pour la paix veut dire arrêter immédiatement quel que soit l’intervention impérialiste et veut dire collaborer depuis l’ONU pour faire face au califat islamique et à sa barbarie assassine. Travailler pour la paix veut dire stopper le financement de manière cachée le fanatisme islamiste pour l’utiliser après comme un prétexte pour l’imposition des mesures de control sur la population. Lutter pour la paix veut dire démanteler l’OTAN comme élément moteur de l’expansionnisme militaire impérialiste. Travailler pour la paix veut dire défendre la laïcité comme un cadre de coexistence et combattre les superstitions, les dogmes et les fanatismes irrationnels à travers d’un modèle éducatif basé sur la science, l’humanisme et l’égalité. Travailler pour la paix veut dire défendre le Droit de la Liberté d’expression dans le monde et le droit de blasphémer et de se moquer de n’importe quoi. Travailler pour la paix veut dire travailler aussi à la maison pour une coexistence respectueuse qui ne peut se bâtir que sur la base de la justice sociale, de l’abolition de la pauvreté et la marginalité qui continuent d’être les causes profondes de tous les conflits qui se produisent à nos quartiers et villes.
Contre le djihadisme et le néofascisme, pour la démocratie et les majorités citoyennes, on fait un appel d’unité de la classe ouvrière et de l’ensemble des couches populaires !
À Barcelone, le 14 Janvier 2015
Les Communistes de la Catalogne